Berto Gomes, arrivé en France en novembre 1917 avec le Corps Expéditionnaire Portugais, est enterré à une dizaine de kilomètres du front portugais …
du Pas-de-Calais et du Cimetière militaire portugais de Richebourg.

Que raconte la sépulture «à la Mémoire de Berto Gomes»?
Des éléments de vie sont donnés dans son bulletin militaire et son acte de mariage.
Berto Gomes Franco (Humberto selon le bulletin) est né à Lisboa, le 5 juin 1895. Il est fils de Manoel Gomes et Rita das Dores, résidants à Lisboa, tous deux décédés lors de son mariage.
Le bulletin militaire le dit de la compagnie des travailleurs en janvier 1918, au dépôt de l’Infanterie en novembre 1918. Il est à Ambleteuse le 1 avril 1919, est-il retourné au Portugal, libéré des obligations militaires?
Le fait est qu’au 14 juin 1919, son dernier domicile connu est toujours Ambleteuse, département du Pas-de-Calais.
Le 30 juin 1921, lors de son mariage à la Mairie d’ Estaires, département du Nord, il est menuisier et il réside dans la commune voisine de La Gorgue, où le CEP avait ses Quartiers.
Il épouse une demoiselle native de Richebourg L’Avoué, Aline Turblin.
Il déclare ne pas savoir signer l’acte de mariage. Le couple luso-français aura des enfants.
Berto Gomes demande la nationalité française. Celle-ci est accordée, selon la loi du 10 août 1927, le 4 décembre 1937 (parution au Journal Officiel de la République française).
Cette naturalisation permet de connaître sa résidence en 1937, à Haubourdin, commune du département du Nord.
Ce sera son dernier domicile – 21 rue du bois – puisqu’il décède la même année à l’âge de 42 ans, le 21 décembre. La cause du décès n’est pas connue, elle est rarement écrite dans les actes.
Ce décès est annoncé dans les colonnes du journal «Le Grand écho du Nord» par le Conseil municipal de la commune voisine de Loos, où il est décédé, chemin de Bargues. Un accident de travail? Autre?
Après le décès de son époux Berto Gomes, la richebourgeoise Aline Turblin se marie avec Edouard Deroose, divorcé de Marie Bridelance.
La sépulture est au cimetière d’Haubourdin, la photo est ancienne et rien n’y indique qu’il était soldat du Corps Expéditionnaire Portugais.
Peut-être y-a-t-il des fleurs fraîches aujourd’hui…
Sources habituelles:
Archives historiques militaires portugaises , Archives départementales françaises, Bibliothèque nationale de France.
Photo Geneanet
Remarque:
Suite à cette initiative, une lusodescendante Marie CHARLET s’est exprimée.
« J’ai quelques photos de mon grand-père, dont une de son mariage avec ma grand-mère Aline, mais aucune en tenue de militaire.
Il a eu trois enfants : deux garçons et une fille. Je suis la fille de Simone.
Ma mère n’avait que treize ans lors de son décès à l’âge de 42 ans (suite à une pneumonie je pense). Elle ne parlait pas portugais mais me récitait souvent de mémoire une prière en portugais que lui disait son père.
Mon enfance a été bercée par les fados d’Amalia Rodrigues. C’est un grand regret pour moi de ne pas avoir connu mon grand-père et de ne pas parler sa langue. »
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