La Plaine de la Lys (Flandre – Artois) est la terre de mes ancêtres maternels.
Ce qui suit concerne la transcription de documents visibles aux Archives Municipales de Lille et l’indexation inédite de noms de civils évacués par l’Autorité allemande en avril 1918 vers Lille (en quarantaine) puis la Belgique en mai 1918.
Un rappel en carte, de l’évolution de la dernière offensive allemande, dite Georgette, du 9 au 30 avril 1918. Avant la Bataille de la Lys, les communes à gauche de la ligne de front sont sous occupation britannique.

Le dossier transcrit :
Evacuation des habitants de la ligne de feu (Estaires, Merville, La Gorgue, Lestrem, Laventie…) correspondance, listes nominatives des évacués arrivés à Lille, listes de logements réquisitionnés pour les accueillir. Date : 1918 (Cote : 4H/95 Archives municipales de Lille ).
Avec l’aide de Francine, généalogiste bénévole, qui a pris les clichés, je peux vous proposer aujourd’hui des listes nominatives des évacués des communes nouvellement sous occupation allemande, lors de la Bataille de la Lys, en avril 1918. (Suivre les publications qui sont faites par commune, avec pour certaines une évocation de la première offensive allemande d’octobre 1914)
- lien vers Evacués civils Le Doulieu Estaires Neuf-Berquin
- lien vers Evacués civils Lestrem, La Couture, Locon
- lien vers Evacués civils Laventie
- lien vers Evacués civils La Gorgue
- lien vers Evacués civils Bailleul Méteren Nieppe Steenwerck Merris Vieux-Berquin
- lien vers Evacués civils Sailly-sur-la-Lys
- lien vers Evacués civils Merville Calonne-sur-la-Lys
- lien vers Evacués civils Comines ( cas particulier du dossier, Comines était en zone allemande avant la Bataille de La Lys)
Les villes ont été détruites par cette offensive. L’exode des populations s’est fait de manière individuelle par charrettes, ou organisé par les autorités dans des wagons à bestiaux via la Normandie entre autre (Voir le récit transcrit sur l’exode des flandres.).
Le Général Chef de la Mission Militaire Française (attachée à l’Armée britannique) est chargé du Service des évacuations. En raison de leur proximité de la ligne de feu, les communes de St Jans-Cappel, Berthen, Flètre, Caestre, Borre, Morbecque, Pradelles, Strazeele, Hazebrouck, Haverskerque, Boeschèpe, Eecke, Godewaersvelde et Steenvoorde sont évacuées.

Les communes nouvellement occupées par l’ennemi à la suite de l’attaque du 9 avril 1918 (propos du Préfet du Nord) sont Armentières, Bois-Grenier, La Chapelle d’Armentières, Erquinghem-Lys, Houplines, Bailleul, Steenwerck, Nieppe, Merris, Méteren, Vieux-Berquin, Le Doulieu, Estaires, La Gorgue, Merville et Neuf-Berquin. C’est donc l’Autorité Militaire allemande qui gère l’évacuation de ces communes.

Les habitants qui n’ont pu quitté la zone, essentiellement des personnes âgées, femmes, enfants, sont évacués à Lille, après recensement des logements disponibles susceptibles d’accueillir les réfugiés, ou meublés réquisitionnés par l’Autorité allemande . Ces évacués possèdent une carte de séjour. On trouve dans cette cote les listes d’arrivée à Lille le 22 avril, le 24 avril, le 1 mai. La plupart des évacués vont quitter Lille, où ils étaient en quarantaine, pour être dirigés vers la Belgique, par 2 trains, le 29 mai 1918, quelques-uns vont rester sur Lille (dont hôpitaux), d’autres ne laisseront pas de trace administrative…Certains évacués ajoutés à la liste de départ sont amenés par la Croix-Rouge.
==> Dossier des Archives compliqué à exploiter! et qui nécessite d’autres lectures…
Dans ce dossier, la commune de Sailly-sur-la-lys, est celle qui a le plus de civils déplacés, lors de cette évacuation de la ligne de feu, suite à l’offensive allemande. Refus de quitter la commune malgré l’invasion d’octobre 1914 et la proximité du front? Accueil des habitants des communes de Laventie et Fleurbaix proches du front et sous les obus?
L’instituteur de Fleurbaix raconte, dans son récit en 1920 (source BDIC – Académie de Lille), que la commune avait déjà fait l’objet de 2 évacuations successives, 500 habitants environ, en grande partie des femmes avec leurs enfants. Ce qui peut expliquer l’absence de noms d’évacués de cette commune? Ou alors des sources autres à chercher aux Archives départementales du Pas-de-Calais, comme pour la commune de Laventie et les autres communes du Pas-de-Calais limitrophes nouvellement occupées?
Sources :
Archives Municipales de Lille – Gallica BnF
Bibliothèque de documentation internationale contemporaine – Archives Nationales
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